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Le discours de Robert Schuman sur l'Europe du 

9 mai 1950
 

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Discours sur l’Europe du 9 mai à Paris 

© Communautés européennes

Robert Schuman a commencé son célèbre discours sur l'Europe le 9 mai 1950 par les mots suivants : « La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent. » Lorsque Schuman prononça ce discours en tant que ministre français des Affaires étrangères, les chars russes traversaient la Place Rouge pour le défilé annuel de la victoire à Moscou, qui a lieu le 9 mai depuis 1945. Cinq ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Schuman savait que la paix était toujours très menacée. Après l'effondrement de l'Union soviétique en 1991, de nombreux peuples et pays d'Europe avaient, dans l'euphorie de la paix, occulté ce danger et rendu possible la guerre d'Ukraine depuis 2014 en raison de leur dépendance aux sources d'énergie russes. Robert Schuman disait en 1951 : « Tôt ou tard, l'Amérique succombera à la tentation de se retirer d'Europe si nous ne parvenons pas à convaincre les Américains que nous essayons sérieusement d'organiser notre propre sécurité collective. » [1] C'est également devenu une certitude aujourd'hui, car les Etats-Unis se concentrent de plus en plus sur l'Asie, où se trouve leur principal concurrent sur la scène politique mondiale, la Chine. 

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Les valeurs morales du christianisme, qui imprègnent l'Europe depuis 2000 ans, ont été déterminantes pour Robert Schuman. Il a collaboré avec tous les hommes de bonne volonté. L'un d'entre eux était Jean Monnet (1888-1979). Il avait coordonné les industries d'armement des pays alliés pendant la première et la deuxième guerre mondiale. Il savait ce sur quoi il fallait bâtir la paix. Cinq ans après la Seconde Guerre mondiale, au début de l'année 1950, Robert Schuman, en collaboration avec Jean Monnet, commissaire général du Conseil national du Plan, a développé une vision pour une paix durable en Europe : une unification économique qui devrait progressivement conduire à une unification politique. Ainsi, dans la déclaration du 9 mai 1950 (rédigée par Jean Monnet), Schuman proposa de placer les productions de charbon et d'acier allemandes et françaises sous une haute autorité commune et européenne. Son discours sur l'Europe, qui dura moins de dix minutes, est entré dans l'histoire. 

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L'idée de la Communauté européenne du charbon et de l’acier, les deux matières premières de la guerre, que Schuman a présentée dans son discours du 9 mai 1950, a marqué le début de l'unification européenne. Schuman était clair sur ce point : « L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni par un simple regroupement. Elle se fera par des faits concrets qui créeront d'abord une solidarité de fait. »

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En tant qu' « homme des frontières », comme il se qualifia plus tard, Schuman était profondément convaincu qu'un ordre stable et pacifique d'après-guerre ne pouvait être créé que sur la base d'une réconciliation franco-allemande. Schuman avait rencontré Konrad Adenauer pour la première fois en octobre 1948 à Bassenheim, près du monastère de Maria Laach. Les deux hommes étant liés par leur profonde foi catholique, Schuman pouvait être sûr que le chancelier Adenauer était d'accord avec son projet de communautarisation du charbon et de l'acier, dont il avait informé Adenauer par courrier la veille seulement. La réconciliation franco-allemande était la base de l'unification européenne, qui allait cependant devenir l'œuvre de Charles de Gaulle 1963, car jusqu'en 1955, la question de la Sarre faisait obstacle à cette réconciliation. C'est sur l'axe franco-allemand que Robert Schuman a bâti son projet d'Europe unie. La Communauté du charbon et de l'acier est devenue la base de la communauté et de l'union européennes. Lorsque la guerre de Corée a commencé en juin 1950 et que la jeune communauté des peuples qu'était l'ONU a échoué en tant que police mondiale, et que les États-Unis ont dû retirer une grande partie de leurs troupes d'Europe, Schuman a également développé l'idée d'une armée européenne, à laquelle l'Allemagne, encore désarmée, devait également contribuer. Malheureusement, cette idée échoua en 1954 en raison de l'opposition de la France, Schuman n'occupant aucune fonction gouvernementale à cette époque. 

 

Bodo Bost

 

[1] Manfred Kontz, Robert Schuman in Zeitzeugenberichten, Paderborn 2023, Pages  615–617 

Robert Schumans Europa-Rede vom 
9. Mai 1950
 

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Europa-Rede vom 9. Mai in Paris

© Communautés européennes

Robert Schuman begann seine berühmte Europarede am 9. Mai 1950 mit folgenden Worten: „Der Weltfrieden kann nicht ohne kreative Anstrengungen bewahrt werden, die den Gefahren, die ihn bedrohen, angemessen sind“. Als Schuman als französischer Außenminister diese Rede hielt, rollten gerade die russischen Panzer zur jährlichen seit 1945 am 9. Mai stattfindenden Siegesparade in Moskau über den Roten Platz. Schuman wusste fünf Jahre nach Ende des Zweiten Weltkrieges, dass der Frieden immer sehr gefährdet ist. Nach dem Zerfall der Sowjetunion 1991 hatten in der Friedenseuphorie viele Völker und Länder Europas diese Gefahr verdrängt und durch ihre Abhängigkeit von russischen Energieträgern den Ukrainekrieg seit 2014 erst möglich gemacht. Robert Schuman sagte im Jahre 1951: „Früher oder später wird Amerika der Versuchung erliegen, sich aus Europa zurückzuziehen, wenn es uns nicht gelingt, die Amerikaner zu überzeugen, dass wir ernsthaft versuchen, unsere eigene kollektive Sicherheit zu organisieren.“ [1] Auch dies ist heute zur Gewissheit geworden, da sich die USA immer mehr auf Asien konzentrieren, wo sich mit China ihr zentraler weltpolitischer Konkurrent befindet. 

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Entscheidend für Robert Schuman waren die moralischen Werte des Christentums, die Europa seit 2000 Jahren durchdringen. Dabei arbeitete er mit allen Menschen guten Willens zusammen. Einer von diesen war Jean Monnet (1888-1979). Er hatte im ersten und zweiten Weltkrieg die Rüstungsindustrien der alliierten Länder koordiniert. Er wusste, worauf man den Frieden aufbauen musste. Fünf Jahre nach dem Zweiten Weltkrieg, zu Beginn des Jahres 1950 entwickelte Robert Schuman, gemeinsam mit Jean Monnet, Generalkommissar des Nationalen Planungsrates, eine Vision für dauerhaften Frieden in Europa: eine wirtschaftliche Vereinigung, die nach und nach zu einer politischen Vereinigung führen soll. So schlug Schuman in der (von Jean Monnet erarbeiteten) Erklärung am 9. Mai 1950 vor, die deutsche und französische Kohle- und Stahlproduktion unter eine gemeinsame, europäische Hohe Behörde zu stellen. Seine Europa-Rede, die weniger als zehn Minuten dauerte, ging in die Geschichte ein.

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Die Idee für die Montanunion, der Vergemeinschaftlichung von Kohle und Stahl, der beiden Rohstoffe des Krieges, die Schuman mit seiner Rede am 9. Mai 1950 vorstellte, war der Beginn der europäischen Einigung. Schuman war sich dabei klar, dass „Europa sich nicht mit einem Schlage herstellen lässt und auch nicht durch eine einfache Zusammenfassung. Es wird durch konkrete Tatsachen entstehen, die zunächst eine Solidarität der Tat schaffen.“

 

Als „Grenzmensch", wie er sich selbst später bezeichnete, war Schuman zutiefst davon überzeugt, dass nur auf der Basis einer deutsch-französischen Aussöhnung eine stabile, friedliche Nachkriegsordnung geschaffen werden konnte. Schuman hatte Konrad Adenauer im Oktober 1948 erstmals in Bassenheim, in der Nähe des Kloster Maria Laach getroffen. Beide verband ihr tiefer kath. Glaube, so konnte sich Schuman sicher sein, dass Bundeskanzler Adenauer seinem Plan zur Vergemeinschaftlichung von Kohle und Stahl, über den er Adenauer erst einen Tag zuvor per Kurier informiert hatte, einverstanden war.  Die deutsch-französische Aussöhnung war die Grundlage der europäischen Einigung, die allerdings dann das Werk Charles de Gaulles werden sollte, da bis 1955 die Saarfrage dieser Aussöhnung im Wege stand. Auf der deutsch-französischen Achse hat Robert Schuman seinen Plan  eines geeinten Europas aufgebaut. Die Montanunion wurde zur Grundlage der europäischen Gemeinschaft und Union. Als im Juni 1950 der Koreakrieg begann, und die junge Völkergemeinschaft UNO als Welt-Polizei versagte, und die USA einen Großteil ihrer Truppen aus Europa abziehen mussten, entwickelte Schuman auch die Idee einer Europaarmee, zu dem auch das noch unbewaffnete Deutschland einen Beitrag leisten sollte. Leider scheiterte diese Idee jedoch im Jahre 1954 am Widerstand Frankreichs, Schuman hatte in dieser Zeit kein Regierungsamt inne. 

 

Bodo Bost

 

[1] Manfred Kontz, Robert Schuman in Zeitzeugenberichten, Paderborn 2023, Seiten 615–617

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